Pour Johanne et François, les végétaux c’est leur domaine de prédilection, demandez-le à François mieux connu par plusieurs sous le surnom de Monsieur Tomate. D’ailleurs, saviez-vous qu’aucun autre endroit dans l’est du Canada ne vend autant de variétés de tomates sous une même enseigne ? Autant dire que M. Tomate porte bien son nom! En plus d’être un amoureux des tomates, François est un marathonien et un expéditeur accompli suite à son ascension du mont Aconcagua en Argentine avec ses 6972 mètres d’altitude. On est donc allé le rencontrer pour en apprendre un peu plus sur ce personnage haut en couleur du Marché des Jardiniers de La Prairie.
Comment tout a commencé? Oh mon dieu! En fait, ça a commencé par une visite au marché où j’ai rencontré Johanne qui avait son kiosque depuis déjà plus de 25 ans. À l’époque moi j’étais un directeur de compagnie dans la vente de lunettes, responsable de toute la région du Québec et de l’est de l’Ontario. Tout a donc débuté par une histoire d’amour, aussi banal et simple que ça! Je trouvais qu’elle avait un style de vie qui me plaisait beaucoup : elle travaillait l’été et voyageait l’hiver.
À cette époque, j’avais plus de 15000 paires de lunettes à offrir à mes clients. J’ai donc demandé à Johanne pourquoi elle n’offrait que 10 variétés de tomates à ses clients. Moi qui avais fait mes devoirs un peu, je savais qu’il existe près de 14000 variétés de tomates. C’est là qu’elle m’a dit : « Si tu en veux, et bien occupe-toi en! » Ce qui fait que j’ai laissé tomber mon emploi de directeur de compagnie pour adopter son style de vie, en commençant par lui donner un coup de main les weekends. Je disais à ses clients : « L’année prochaine, on en aura 35 des variétés de tomates! » C’est donc comme ça que, de fil en aiguille, on est passé de 125 à  plus de 250 variétés aujourd’hui.
D’où vient le surnom de M. Tomate? Le Monsieur Tomate c’est venu des chroniqueurs Albert Mondor et Philippe Mollé lors d’une entrevue à la radio. Ils étaient auparavant venus faire un tour au marché, mais ne connaissaient pas mon nom. Alors, puisque j’avais de nouvelles variétés de tomates que personne n’offrait, Philippe Mollé dit : « Oui, tu sais le monsieur au marché de La Prairie? » et c’est là qu’Albert Mondor répondit : « Oui oui, Monsieur Tomate! » Depuis ce temps, je porte ce surnom que Monsieur Mondor m’a attribué. D’ailleurs, chaque année il fait une chronique sur la tomate et on est toujours sa référence. En gros, c’est une histoire de journaliste qui ne connaissait pas mon nom et depuis, tout le monde m’appelle M. Tomate!
Si je souhaite faire pousser des tomates dans mon petit appartement pourvu d’un petit balcon et que je suis reconnu pour ne pas avoir le pouce vert, est-ce qu’il y a une variété que vous me conseilleriez? Il y en a plusieurs! Tous les plans déterminés et qui vont en pot, ça va très bien sur les balcons. C’est vraiment difficile d’en nommer une en particulier, mais je pourrais proposer la Manitoba qui permet aux personnes avec un petit balcon de faire pousser des tomates de chez eux. On ne comptera pas de menterie par contre, il n’y a jamais de grosses tomates à faire pousser sur un balcon. On parle vraiment plus de tomates de petites et moyennes tailles. Ce n’est pas une plante très capricieuse! L’erreur que tout le monde fait par contre c’est toujours de trop arroser une plante. On ne peut jamais faire revenir une plante qui a été noyée, mais au contraire, il vaut mieux qu’elle sèche et ait un peu de misère pour ensuite revenir plus forte. Dans le fond, c’est vraiment simple : un bon engrais, du compost, un peu de soleil et un peu d’eau. C’est ça la recette gagnante!
Quel est votre coup de cœur parmi l’ensemble de vos produits? Ah, la noire de Tula! C’est une petite tomate noire, moyenne qui est vraiment très sucrée. Moi j’aime beaucoup cette variété.
Quel est le produit de votre serre qui, selon vous, mériterait qu’on y porte un plus grand intérêt (sous-côté)? Les tomates ancestrales commencent à être plus connues. La Heirloom ou tomate d’héritage, comme on l’appelle souvent. Pour l’instant, on est encore dans le « Steak, blé d’Inde, patate ». Tout le monde aime le conventionnel, la fameuse tomate rouge. En vérité pourtant, la tomate de couleur est vraiment savoureuse! Les gens mériteraient de s’intéresser une peu plus à la tomate ancestrale : la Mémé de Beauce, la Merveille des Marchés et autres espèces comme celles-ci.
Mot de la fin – L’important c’est de s’amuser dans son jardin. Avoir du plaisir dans tout. Il faut arrêter de s’enfarger dans les fleurs du tapis, de viser la perfection. On doit laisser la vie faire son chemin par elle-même. La vie est si simple, pas besoin de la compliqué et c’est exactement pareil pour son jardin.
En somme : Avoir du plaisir dans tout!